Ouvriers sur le toit installant un système d'isolation thermique externe (cappotto).

L’isolation thermique est devenue une priorité pour les copropriétés en France, dans un contexte où la lutte contre les « passoires thermiques » et la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont au cœur des politiques publiques. 

En effet, un logement mal isolé consomme beaucoup d’énergie, ce qui a un impact direct sur le climat, mais aussi sur le porte-monnaie des habitants. Ainsi, si vous êtes copropriétaire, il est essentiel de bien comprendre vos obligations légales en matière d’isolation thermique, ainsi que les aides financières qui peuvent vous soutenir dans ces travaux. 

Cet article vise à vous apporter toutes les informations nécessaires pour aborder ce sujet avec sérénité.

Est-ce que l’isolation thermique en copropriété est obligatoire ?

Oui, dans certaines situations, l’isolation thermique en copropriété est bel et bien obligatoire. La législation française a mis en place des règles spécifiques afin de favoriser l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, surtout les plus anciens. Ces obligations concernent principalement les travaux de rénovation lourde, tels que le ravalement de façade, la réfection de toiture ou encore l’aménagement de combles. 

Cependant, il est important de noter que toutes les situations ne sont pas soumises à cette obligation. Il existe des cas spécifiques où une exemption est possible, en fonction de critères techniques ou financiers. Examinons plus en détail ces différents cas de figure.

Cas où il y a obligation d’isolation thermique en copropriété

L’obligation d’isolation thermique en copropriété s’applique principalement lors de travaux importants, qui modifient l’enveloppe du bâtiment. Voici les principaux cas où cette obligation s’impose :

1. Ravalement de façade

Le ravalement de façade est une opération de maintenance visant à redonner un aspect neuf à la façade d’un bâtiment et à prévenir les infiltrations d’eau. Selon la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015, lorsque les travaux concernent au moins 50 % de la surface de la façade, il est obligatoire d’intégrer une isolation thermique par l’extérieur (ITE). Cette obligation vise à réduire les déperditions énergétiques, car les murs non isolés représentent souvent une part importante des pertes de chaleur dans un bâtiment.

2. Travaux de toiture

Les travaux de réfection de toiture, qu’ils soient partiels ou totaux, sont une autre occasion où l’isolation thermique devient obligatoire. Conformément au décret du 30 mai 2016, dès lors que l’on intervient sur plus de 50 % de la surface de la toiture, il est nécessaire d’inclure une isolation conforme aux standards de la Réglementation Thermique de l’Existant (RT Existant). Une toiture bien isolée permet de limiter les déperditions thermiques par le haut du bâtiment, ce qui est crucial car la chaleur monte naturellement.

3. Travaux d’aménagement

Lors de l’aménagement de combles ou de greniers en espaces habitables, l’isolation thermique devient également une exigence légale. Ces travaux doivent être réalisés en respectant les normes d’efficacité énergétique définies par la RT Existant, pour garantir que le nouvel espace de vie soit économe en énergie et confortable. L’aménagement de combles non isolés serait non seulement une occasion manquée de faire des économies d’énergie, mais pourrait également créer des problèmes d’humidité ou de température inconfortable.

Cas sans obligation d’isolation thermique en copropriété

Malgré ces obligations, certaines situations permettent d’éviter l’isolation thermique lors de travaux en copropriété. Voici les principaux cas de dérogations ou d’exemptions possibles :

1. Impossibilité technique

Dans certains cas, il est techniquement impossible de réaliser une isolation thermique conforme. Cela peut être dû à des contraintes structurelles du bâtiment, à la configuration des lieux, ou encore à des raisons architecturales, comme dans le cas de bâtiments classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Ces bâtiments sont souvent soumis à des contraintes de préservation qui limitent les modifications extérieures, rendant l’isolation par l’extérieur difficile, voire impossible.

2. Surcoût disproportionné

Une autre dérogation peut être accordée lorsque le coût de l’isolation est jugé disproportionné par rapport aux économies d’énergie qui en résulteraient. Ce cas de figure est souvent évalué à l’aide d’un audit énergétique, qui permet de déterminer la rentabilité des travaux. Si le retour sur investissement est trop long ou que les économies d’énergie escomptées sont minimes, la copropriété peut demander une exemption.

3. Impact négatif sur la structure du bâtiment

Il arrive que l’isolation thermique puisse avoir un impact négatif sur la structure du bâtiment ou sur son usage. Par exemple, l’installation d’une isolation par l’intérieur peut réduire la surface habitable, ce qui est souvent problématique dans des logements déjà restreints. De plus, une mauvaise isolation peut entraîner des problèmes d’humidité, de condensation, ou encore altérer l’apparence esthétique du bâtiment. Dans ces cas, une dérogation peut être justifiée.

Avantages de l’isolation thermique en copropriété

Même si l’isolation thermique n’est pas toujours obligatoire, elle présente de nombreux avantages qui justifient sa mise en œuvre, même en dehors des obligations légales :

  1. Amélioration du confort thermique : L’isolation thermique permet de maintenir une température stable et agréable à l’intérieur du logement, en hiver comme en été. Les variations de température sont réduites, ce qui améliore le bien-être des occupants.
  2. Réduction des factures d’énergie : En limitant les déperditions de chaleur, l’isolation thermique permet de diminuer les besoins en chauffage, mais aussi en climatisation. Ainsi, les factures d’énergie sont réduites de manière significative, ce qui permet de rentabiliser rapidement l’investissement initial.
  3. Valorisation du patrimoine : Un bâtiment bien isolé est plus attractif sur le marché immobilier. Il bénéficie d’un meilleur Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), ce qui est un atout lors de la vente ou de la location des biens. En outre, les logements bien isolés se vendent souvent à un prix plus élevé.
  4. Contribution à la transition écologique : En réduisant la consommation d’énergie, l’isolation thermique contribue à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Cela permet de répondre aux enjeux de la transition énergétique et de participer activement à la lutte contre le réchauffement climatique.
  5. Préservation du bâtiment : L’isolation thermique permet également de protéger le bâtiment des variations climatiques. Elle réduit les risques de dégradations liées au froid, à l’humidité, ou à la chaleur excessive, prolongeant ainsi la durée de vie du bâtiment.

Y a-t-il des aides financières pour l’isolation thermique en copropriété ? Et qui paie ?

Ouvrier réalisant l'isolation thermique intérieure d'un immeuble en copropriété

Pour encourager les travaux d’isolation thermique en copropriété, l’État et d’autres organismes proposent diverses aides financières. Voici les principales :

  • MaPrimeRénov’ : Destinée aux copropriétés comme aux particuliers, cette aide peut financer une partie des travaux d’isolation thermique. Le montant de la prime varie en fonction des revenus des copropriétaires et de la nature des travaux réalisés.
  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : Ce prêt, sans intérêts, permet de financer les travaux d’isolation thermique sans avoir à avancer le coût. Il est accessible aux syndicats de copropriété et aux copropriétaires, et son montant peut atteindre 30 000 euros.
  • Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : Les entreprises d’énergie proposent des primes pour encourager les travaux d’économies d’énergie, dont l’isolation thermique fait partie. Ces aides peuvent représenter une part significative du coût des travaux.
  • Aides locales : Certaines collectivités territoriales proposent des subventions spécifiques pour les travaux d’isolation thermique dans leur zone. Ces aides varient en fonction des régions et des zones climatiques, et peuvent s’ajouter aux aides nationales.

En ce qui concerne le financement des travaux, la répartition des coûts se fait entre les copropriétaires en fonction de la quote-part de chacun dans la copropriété. Les modalités de répartition des charges sont généralement décidées en assemblée générale, où les copropriétaires votent sur les travaux à réaliser et sur la manière de les financer.

L’obligation d’isolation thermique en copropriété, bien qu’elle puisse parfois sembler contraignante, s’inscrit dans une logique de réduction des dépenses énergétiques et d’amélioration du confort des logements. Les avantages sont nombreux, tant sur le plan économique qu’environnemental. 

De plus, grâce aux diverses aides financières disponibles, ces travaux sont accessibles à un plus grand nombre de copropriétés, ce qui contribue à rendre le parc immobilier français plus vert et plus durable. Que ce soit par obligation légale ou par choix, l’isolation thermique est un investissement judicieux pour l’avenir.

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